Restauration moto : La Yamaha XT 500 d’Augustin

Une moto incroyable
Elle est arrivée au garage courant 2022, plutôt sympa, jolie… bloc noir, déco rouge et blanc, agile et légère avec son large guidon et ses hauts garde-boues. On la doit à l’ingénieur Shiro Nakamura, qui avait lancé un prototype en 1973 au Japon et l’avait présenté en 1975 au Tokyo Motor show. Une moto définie par 2 lettres : Le « X » pour désigner ce mono-cylindre 4 temps de 500 cm3, et le « T » comme Trail : 140 kg pour 32 CV… rien de mieux pour sortir des sentiers battus et partir à l’aventure !
Encore faut-il la démarrer !! En effet, démarrage au kick, et là, respect… Moi je n’ai pas su ^-^ ! C’est Augustin, l’heureux propriétaire qui s’en charge. Après plusieurs coups de jarret bien prononcés, la belle enchante nos oreilles. La mise en route d’une XT, c’est tout un cérémonial (faut rester « zen » !!).
Mécanique Authentique, c’est principalement des BMW, mais j’adore les Trails, c’est pourquoi j’ai accepté cette jolie Demoiselle. Et puis elle a écrit l’histoire : Combien de Dakar ? Combien de victoires ? Combien de films au cinéma ?






Bon, j’ai pas tout mis car il y en a une floppé d’ XT au cinéma 🙂
Inspection générale et démontage
La XT d’Augustin est de 1982 mais avec diverses pièces d’avant 80 dont la fourche. Dans ce projet, c’est l’œil expert de Frank Boutté, dirigeant de la société Kedo France qui assurera l’appui technique et surtout logistique. L’ensemble des pièces remplacées vient principalement de Kedo France.
A son arrivée :




L’ancienne peinture est… verte ! inhabituelle chez Yamaha. Selon Frank Boutté, ce n’est pas impossible que cette moto fut « porteuse d’eau » au Dakar. On n’aura pas plus de renseignements mais si un lecteur a des infos, n’hésitez pas à me contacter…
Pas mal de pièces HS: Câbles, silent-bloc… mais bon, elle a quand même 40 ans. Je la démonte entièrement, pièce par pièce :

Plusieurs roulements à remplacer, ceux de la direction notamment :

Le moteur est déposé, il sera sablé entièrement au bicarbonate :

Idem pour le cadre, il recevra une peinture époxy :

Sablage et mise en peinture
Le moteur est propre, mais quel travail pour enlever l’ancienne peinture :

Au tour du cadre d’être sablé et mis en apprêt :


Rénovation des roues
Pour refaire les roues, il faut refaire le rayonnage… tout est corrodé, pas le choix : Il faut couper les rayons pour les extraire :




Pour le rayonnage de la roue avant : Vaut mieux avoir un œil de lynx car il y a quatre longueurs différentes et quatre angles également :



Les roulements de roues avant et arrière sont remplacés :


Au tour du moteur
Le moteur reçoit son apprêt et sa peinture époxy sur le bas moteur et ensuite peinture thermique pour le reste :


Je décide de polir à la main les ailettes de refroidissement pour ne pas avoir un effet de masse trop noir et afin de donner un rappel avec les tubes de fourche. (Fourche non trouvée à ce moment là !) :

Le carburateur subit un démontage complet puis un nettoyage au bicarbonate et ultrasons :



Remise en état des freins
Bien que non usées, les mâchoires de freins avant et arrière sont remplacées, pas de concession sur la sécurité ! Petit hic et non des moindres : la fourche n’étant pas du bon modèle, le flasque de frein avant ne correspond plus, et pour le moment la pièce est introuvable ! Le remontage risque de prendre du temps…… A suivre. Et l’axe de roue sera également à remplacer…

On commence le remontage
Doucement, mais sûrement, je réassemble la moto :

Les clignotants sont HS et le faisceau a été modifié, je décide de tout remplacer :


Les compteurs ont vécus, mais ils sont récupérables. Je les nettoie puis les repeint :



Réparation du garde-boue et du sabot moteur
Aléas de la restauration, le garde boue arrière a bien souffert, non visible au début, c’est en le sablant que la misère apparait. Les modèles de refrabrication sont en plastique de bonne facture, certes, mais je décide de tenter de le sauver…




Le sabot moteur est enfoncé également, je teste le maillet et le sac de sable…



Je reçois enfin les pièces manquantes…
Super ! J’ai enfin trouvé une fourche d’après 1980, complète, avec le T de fourche. Les fourreaux sont naturellement noirs. Démontage intégral et remplacement des pièces d’usure. Je sable les fourreaux pour donner le rappel avec le bloc moteur :


J’ai également trouvé le flasque de frein tant attendu et cela s’emboîte mieux :


Au tour du réservoir
Le réservoir est envoyé chez un artisan peintre local, le cahier des charges est :
- Pas de stickers
- Tous les motifs doivent être peints
Le résultat est au top :


Vous remarquerez que j’ai reçu l’échappement inox (ligne complète), Augustin veut qu’il soit noir. Il sera donc sablé afin de recevoir une peinture thermique.


Et voilà, la moto a retrouvé une seconde jeunesse, je vous laisse juger du résultat :

